
Née | 2 octobre 2005, Khorramabad |
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Décédée | 20 septembre 2022, Téhéran |
Cause | Tuée par les forces de sécurité |
Nationalité | Iranienne |
Activités | Manifestante, artiste |
Vie et Enfance
Nika Shakarami, née le 2 octobre 2005 à Khorramabad, était une adolescente iranienne passionnée par l’art et étudiante dans une école d’art à Téhéran. Elle travaillait également dans un café. Décrite par ses camarades comme extravertie et amicale, Nika était une artiste talentueuse, particulièrement douée pour la peinture. Après le décès de son père en 2013, sa mère, Nasrin Shakarami, a déménagé avec Nika et sa sœur aînée, Aida, à Fardis, Karaj, pour se rapprocher de sa famille paternelle. Nika a déménagé à Téhéran pour ses études l’année précédant sa mort.
Arrestation et Meurtre
Le 20 septembre 2022, lors des manifestations nationales déclenchées par la mort de Mahsa Amini, Nika Shakarami participait activement aux protestations à Téhéran. Filmée en train de brûler son hijab et de scander des slogans anti-régime, elle se tenait sur une poubelle renversée. Quelques heures plus tard, elle a été poursuivie par les forces de sécurité dans le boulevard Keshavarz. Dans son dernier appel, Nika a indiqué qu’elle était poursuivie par des agents. Peu après, elle a été enlevée, vue dans une camionnette de police, et son corps a été retrouvé après 10 jours à Kahrizak. Les autorités ont tenté de dissimuler les circonstances de sa mort, affirmant qu’elle s’était suicidée en sautant d’un bâtiment.
Violence et Agressions
Selon un rapport de la BBC publié en avril 2024, basé sur des documents confidentiels, Nika a été enlevée, torturée, agressée sexuellement et tuée par trois membres des Gardiens de la Révolution (Arash Kalhor, Sadegh Monjezi, Behrouz Sadeghi) à l’intérieur d’un camion frigorifique. Les documents révèlent qu’elle a été battue avec un bâton et un taser avant d’être assassinée. Des preuves médico-légales indiquent des blessures défensives et des signes d’agression sexuelle. Sa mère, Nasrin, a confirmé que le corps de Nika présentait des fractures au crâne et à la mâchoire, mais aucune autre blessure significative sur le reste du corps.
Enterrement
Les forces de sécurité ont enlevé le corps de Nika après son identification à Kahrizak et l’ont enterré secrètement le 2 octobre 2022 dans le cimetière de Hayat al-Gheib, à 40 km de Khorramabad, sans la présence de sa famille. Lors de la cérémonie, environ 70 à 80 agents armés étaient présents. La tante de Nika, Atash Shakarami, a annoncé l’enterrement sur les réseaux sociaux, invitant le public à la « dernière célébration de l’anniversaire de Nika ». Lors de la cérémonie du 40e jour, des manifestants ont scandé des slogans anti-régime, et les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes.
Réactions
La mort de Nika a provoqué une indignation mondiale. Le hashtag #NikaShakarami a été utilisé plus de 2 millions de fois sur Twitter jusqu’au 14 octobre 2022. L’Organisation des droits humains en Iran a dénoncé les contradictions du régime, qui a tenté de faire passer sa mort pour un suicide. Nasrin Shakarami a qualifié le meurtre de sa fille de « crime » et a rejeté les pressions pour des aveux forcés. La BBC a révélé des documents confirmant l’implication des forces de sécurité. Des personnalités comme Ali Karimi et des organisations comme l’ONU ont exprimé leur choc et leur soutien à la justice pour Nika.