Vie et Enfance

Kian Pirfalak, né le 11 juin 2013 à Izeh, Khuzestan, était un enfant iranien de 9 ans, brillant et plein de rêves. Passionné par la robotique, il aspirait à devenir ingénieur et fabriquait des bateaux artisanaux. Une vidéo de Kian, commençant son discours par « Au nom du Dieu des arcs-en-ciel » lors d’un festival scolaire, est devenue virale après sa mort, symbolisant son innocence et sa créativité. Il vivait avec ses parents, Zainab (Mahmonir) Molaei-Rad et Meysam Pirfalak, et son jeune frère Radin à Izeh.

Meurtre

Le 16 novembre 2022, lors des manifestations nationales déclenchées par la mort de Mahsa Amini, Kian Pirfalak et sa famille ont été pris pour cible dans leur voiture à Izeh. Selon Zainab Molaei-Rad, sa mère, des agents en civil ont tiré sur leur véhicule depuis plusieurs directions alors qu’ils rentraient chez eux. Kian a été mortellement touché à la poitrine. Son père, Meysam, a été grièvement blessé et a souffert de lésions médullaires. Les autorités iraniennes ont qualifié l’incident d’« attaque terroriste » attribuée à Daesh, mais la mère de Kian a dénoncé cette version, affirmant que les tirs venaient des forces de sécurité.

Enterrement

Pour éviter que le corps de Kian ne soit volé par les forces de sécurité, sa famille a conservé son corps dans des sacs de glace à la maison. Son enterrement a eu lieu le 18 novembre 2022 à Parchastan-e Gorui, avec une foule nombreuse scandant des slogans anti-régime comme « Mort à Khamenei ». Une poésie lue par sa mère, moquant Khamenei, est devenue virale. La pierre tombale de Kian porte l’inscription : « Au nom du Dieu des arcs-en-ciel » et un vers de Saadi : « Il faut beaucoup de patience au vieux père du firmament pour qu’une autre mère du monde engendre un enfant comme toi. »

Cérémonie du 40e Jour

La cérémonie du 40e jour de Kian, le 26 décembre 2022, s’est tenue à Parchastan-e Gorui malgré un fort dispositif sécuritaire. Les participants ont scandé des slogans comme « Mort à Khamenei » et « De Izeh à Kurdistan, je donne ma vie pour l’Iran ». La cérémonie a également soutenu Majid Kourkour, menacé d’exécution, accusé à tort du meurtre de Kian. La présence massive a montré la solidarité des Iraniens avec la famille de Kian.

Famille

Meysam Pirfalak, le père de Kian, a été gravement blessé lors de l’attaque et a souffert de lésions médullaires, nécessitant plusieurs interventions chirurgicales. Zainab Molaei-Rad, sa mère, enseignante de graphisme, a été interdite de travailler après la mort de Kian. En juin 2023, lors de l’anniversaire de Kian, Puya Molaei-Rad, cousin de Zainab, a été tué par les forces de sécurité. La famille a été soumise à des pressions intenses, avec des arrestations et une surveillance constante.

Réactions

La mort de Kian a provoqué une indignation mondiale. UNICEF a qualifié sa mort de « tragique » et a appelé à arrêter la violence contre les enfants. Des personnalités comme Ali Karimi, Asghar Farhadi, et Hamed Esmaeilion ont exprimé leur soutien. Le club de football AS Roma et Ehsan Hajsafi ont utilisé l’expression « Au nom du Dieu des arcs-en-ciel ». Les manifestations à Izeh et à Zahedan ont honoré Kian, avec des slogans comme « Le Dieu des arcs-en-ciel, ils ont tué nos enfants ». Les médias iraniens ont tenté de qualifier Kian de « martyr d’une attaque terroriste », mais les récits de sa mère ont dominé l’opinion publique.